La littérature en V.O.

L’approche philologique traditionnelle de l’enseignement-apprentissage des langues étrangères avait pour finalité la lecture, la traduction et le commentaire du texte littéraire. Maitriser une langue signifiait accéder aux plus grandes œuvres du patrimoine littéraire produites dans cette langue.

La recherche en didactique des langues, tout au long du XXe siècle, a battu en brèche ce modèle. L’objectif assigné à l’acquisition d’une langue est désormais de communiquer et d’agir. Le Cadre européen commun de référence pour les langues, dont les préconisations ont été adoptées dans tous les pays membres du Conseil de l’Europe, marginalise la littérature. Bien souvent considérée comme « document authentique », elle n’est plus que l’un des supports de lecture possibles, parmi tous les autres types de textes et de discours. Qui plus est, sa lecture est réservée aux apprenants les plus avancés.

La littérature est pourtant revenue sur le devant de la scène depuis une trentaine d’années. Les travaux de certains chercheurs ont conduit à réhabiliter la littérature dans une perspective interculturelle : le texte littéraire, parce qu’il mobilise des points de vue différents sur un même objet, parce qu’il met en débat les représentations, présente une qualité informative inégalée. La littérature apparait alors comme une voie privilégiée d’accès à la culture anthropologique : elle constitue un outil de médiation interculturelle et permet l’apprentissage de l’altérité.

On pourra donc se demander
– quelle littérature transmettre (littérature patrimoniale, littérature contemporaine, littérature de jeunesse),
– quels objectifs assigner à cette transmission,
– quelles méthodes, quelles voies d’accès, quelles pratiques de classe mettre en œuvre pour renouveler l’approche du texte littéraire en classe de langue,
– comment concevoir des progressions qui accordent une place au texte littéraire dès les petits niveaux.