Littérature orale et arts de la scène

Quand un créateur imagine une représentation, quand un médiateur conçoit une action de médiation prévoyant l’oralisation d’une œuvre, de quelles œuvres s’agit-il ? Comptines, contes, mythes, récits bibliques, fables, poèmes, œuvres dramaturgiques, adaptations de romans, histoires racontées de génération en génération dans les familles : entre les œuvres orales adaptées à l’écrit ou à l’oral et les œuvres écrites conçues pour être représentées ou adaptées par les arts de la scène, les porosités sont telles qu’on peut même s’interroger sur la pertinence d’une distinction entre littérature orale et littérature écrite pour la jeunesse.
L’hétérogénéité de la production patrimoniale et contemporaine destinée aux jeunes publics invite à une réflexion sur les processus d’hybridation à l’œuvre et sur les relations entre oralité et écriture dans la production jeunesse contemporaine.
Dans quelle mesure les frontières de genre sont-elles applicables aux œuvres de littérature de jeunesse ? En quoi penser en termes de généricité auctoriale, lectoriale et éditoriale permet de saisir la polyphonie qui fonde la littérature de jeunesse et les métamorphoses qu’engendrent ses adaptations et ses réceptions ?