Connaitre les publics

Les enquêtes menées sur les pratiques culturelles des jeunes sont, pour leur grande majorité, très alarmantes : les jeunes ne liraient plus, ou liraient moins que leurs ainés. Ces constats mettent en cause tant la compétence des jeunes générations que leur gout pour la lecture.

La question de l’évaluation des compétences en lecture est complexe : savoir lire ne signifie pas seulement déchiffrer les mots, mais aussi comprendre et interpréter le texte lu. C’est une activité cognitive de haut niveau, qui mobilise des procédures complexes, que les enfants, puis les jeunes, acquièrent progressivement tout au long de leur parcours scolaire et non-scolaire. [Voir le questionnement : « Quels choix pour former le lecteur et développer sa sensibilité ? »]

Le constat d’un dégout pour le livre est souvent le corollaire d’une déploration du nombre d’heures passées par les jeunes devant les images et les écrans, qui envahiraient le temps libre des adolescent·e·s, et même des enfants. Là encore, il convient de réfléchir à la portée du constat. Par exemple, la lecture de bande dessinée a longtemps été exclue des enquêtes consacrées à la lecture. En outre, il est difficile de produire des études massives sur les activités auxquelles s’adonnent les jeunes lorsqu’ils sont en ligne : jouent-ils ? visionnent-ils des vidéos ? écoutent-ils de la musique ? communiquent-ils avec des ami·e·s ? et enfin… lisent-ils, voire écrivent-ils des textes littéraires ?

Certains chercheur·se·s plaident aujourd’hui pour une approche globale des fictions pour la jeunesse, incluant films, bandes dessinées, séries et jeux vidéo. D’autres s’intéressent à l’ensemble des pratiques de lecture-écriture, qu’elles soient de fiction ou non, qu’elles s’effectuent sur support papier ou sur support numérique. Cette section a donc pour ambition de clarifier les pratiques effectives des jeunes générations et les enjeux qu’elles représentent pour les éducateur·rice·s.