Connaitre les publics

« Publics exclus », « publics empêchés », « publics éloignés », « non-publics » : ces expressions, qui visent toutes à désigner les personnes qui auraient peu, ou n’auraient pas accès à la culture prescrite, en disent beaucoup sur la conception même qu’on se fait de la médiation culturelle.

La notion de médiation culturelle est liée, depuis les années 1960, au développement des recherches en sociologie. Apparait d’abord, avec André Malraux, la volonté d’annuler la distance géographique entre les citoyens et les offres artistiques et culturelles, d’aller à la rencontre des publics. Progressivement, d’autres barrières sont identifiées et analysées. La pensée marxiste insiste sur les barrières économiques, tandis que la réflexion initiée par Pierre Bourdieu met l’accent sur les barrières culturelles. Parmi celles-ci, deux types peuvent être distingués : le premier s’interroge sur les contenus culturels eux-mêmes, sur les prescriptions en matière de culture ; le second type questionne la manière de transmettre ces contenus, et donc l’acte de médiation. S’ajoutent enfin des barrières linguistiques, pour les publics allophones, et des barrières physiques, qu’elles soient subies (personnes handicapées) ou contraintes (personnes enfermées).

On voit dès lors que la notion d’exclusion renvoie à des questionnements multiples et hétérogènes, qu’il faut analyser avec les outils adéquats, en fonction de grilles théoriques claires. Cette section se propose d’apporter quelques éclairages sur ces problématiques.