Connaitre les publics

La massification de la littérature pour la jeunesse, au XIXe siècle, est parallèle à la démocratisation de l’éducation dans les pays d’Europe. Or cette éducation, telle qu’elle est pensée tout au long du XIXe siècle, et pour une bonne part du XXe siècle, propose une différenciation claire des contenus comme des objectifs d’éducation pour les filles et les garçons. Il est donc naturel que se soient développées, parallèlement, deux littératures de jeunesse, pour les uns et pour les autres, alors même qu’au siècle précédent certain·e·s auteur·rice·s pour la jeunesse avaient prétendu écrire simultanément pour ces deux publics.

Inversement, la mixité scolaire et l’importance accordée à l’égalité filles-garçons dans les systèmes éducatifs contemporains n’ont été accompagnées ni de la disparition de l’existence de deux secteurs éditoriaux distincts, ni de celle des stéréotypes véhiculés par les œuvres. La présente section entend donc accueillir des contributions sur ces trois axes :
• Qu’en est-il de l’offre éditoriale pour les filles et les garçons ? Quelles sont les caractéristiques des œuvres et des collections mixtes ?
• Qu’en est-il des pratiques effectives des filles et des garçons, étant entendu que les filles ne se sont jamais privées de lire les romans ou bandes dessinées pour les garçons, et que l’inverse se vérifie également ? y a-t-il des genres, des thèmes, des manières d’écrire et de conter qui séduisent les filles et d’autres les garçons ? À quel âge la différenciation des gouts s’opère-t-elle ?
• Qu’en est-il des stéréotypes sexués véhiculés par les œuvres, qu’elles s’adressent aux filles, aux garçons ou aux deux ? Comment filles et garçons, hommes et femmes sont-il·elle·s représenté·e·s dans les ouvrages pour la jeunesse ?